Berlin / C-base : chez les archéologues du futur

J’avais été intrigué par ce lieu appelé C-base à Berlin en travaillant sur le Parti pirate allemand. L’endroit était évoqué comme faisant partie de la mythologie hacker. Le Parti pirate s’y est constitué en septembre 2006.
A l’occasion de mon récent passage à Berlin, histoire d’échapper aux marchés de Noël, Berlin est actuellement un immense mélange de marchés de Noël et de fêtes foraines – je suis parti à la recherche du point d’entrée des fouilles archéologiques de la C-base.

Une archéologie du futur.

Cette entrée existe bel et bien, non loin des manèges forains de l’Alexanderplatz, près de Jannowitzbrücke, dans une de ces arrière-cours si caractéristiques, là où l’on avait cependant, quelques décennies plutôt, plutôt l’habitude de croiser des marques de No Future.

Au bout de la troisième ou quatrième cour de la Rungestrasse n°20

On se rapproche :

Voici un C qui n’est pas sans évoquer une arobe @. C’est juste en face :

Il suffit de sonner. On vous ouvre très aimablement même si, la première fois, c’était pour nous dire que nous arrivions un peu tôt et qu’il n’y avait personne pour nous accueillir.
Nous sommes revenus.

Nous voici dans l’antre des bidouilleurs.
« Un hacker est quelqu’un qui cherche un moyen de faire des toasts avec une machine à café », se plaisait à dire Wau Holland, défunt fondateur (en 1981)  du Chaos Computer Club, laissant au surréalisme le parapluie et la machine à coudre.

Un couloir à la Star Trek, mène dans un espace de rencontre équipé d’un bar, de tables et de fauteuils alors que les murs autour sont tapissés de projections numériques d’une légende spatiale.

Là ne se réunissent pas seulement des casseurs de code. S’y déroulent aussi des rencontres Wikipedia, Ubuntu, Mozilla, des séminaires Androïd, etc. La première console multi tactile a été mise au point à la C-Base qui est aussi un centre de formation.

Ce soir-là, comme on le voit sur la photo, deux tables avaient été préparées pour une activité toute autre, loin des tablettes mais pas forcément de l’informatique : le jeu de go.

A l’étage inférieur, non autorisé à la photographie, on découvre entre des amoncellements de matériels électroniques de récupération, de type oscilloscopes par exemple, de nombreux ateliers de bricolages pour une, deux ou plusieurs personnes.

Tout cela doit donner l’illusion que nous sommes dans un vaisseau spatial qui est à la fois entrain d’être exploré et reconstruit pour un envol futur.

« Be future compatible ! » est la devise du lieu.

La légende veut que se trouve sous Berlin-Mitte, en fait sous l’Alexanderplatz, puisque son antenne centrale est constituée par la Tour de télévision construite par la RDA, un vaisseau spatial d’il y a 4,5 milliards d’année mais dont le matériau provient du futur.

Ce vaisseau avait la forme d’un C et était composé de 7 anneaux :

 

L’ancêtre de la C-Base serait une station orbitale soviétique Mir. A la suite d’une confusion entre la variable d’Einstein et la constante d’Asimov, la C-Base a été téléportée dans le passé, d’il y a 4,5 milliards d’année au lieu de se déplacer dans l’espace. Disposant d’un module de mémoire moléculaire, elle a pu se reconstituer. Elle s’est écrasée sur la Terre, il y a 10.000 ans. Des humanoïdes appelés Prussiens, ont, à partir des ruines provoquées par le crash, construit le centre de Berlin. Quand les dirigeants est-allemands se sont aperçus que l’antenne d’origine se reconstituait, ils se sont empressés de faire croire qu’ils bâtissaient une tour de télévision.

Nous ne savons pas quand elle redécollera ni qui elle transportera.

Voilà ce que nous avons pu entendre par un homme derrière le bar et un joueur de go, un soir de la Saint Nicolas, sur les bords de la Spree.

Site de la C-Base

Ce contenu a été publié dans Berlin, Les Allemands et la technique, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *