L’Allemagne fabrique aussi des pauvres

Cette pauvreté est une pauvreté fabriquée :

Les deux extraits centrés sur l’Allemagne font partie d’un ensemble documentaire plus vaste traitant de la fabrique de pauvreté dans les pays parmi les plus riches riches en Europe : 11 millions de personne en Allemagne, 9 millions en France vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette misère n’est ni un choix ni une fatalité. Elle est le produit d’un changement de paradigme économique et politique ayant débouché sur un nouveau système où l’aumône remplace l’Etat social.

En Allemagne, des mères de famille jonglent entre des allocations chômage dérisoires et des « minijobs » à 400 euros. En regardant l’ensemble du documentaire on relève également que la pauvreté n’est pas circonscrite. Ses dimensions ont un impact direct sur une partie des couches moyennes, voire sur l’ensemble de la société pour ses effets en termes de santé, par exemple. Alors que les plus riches continuent de s’enrichir.

Dans les cités françaises, l’ascenseur social est en panne. En Espagne, les services sociaux sont asphyxiés par la baisse des crédits et des familles endettées se retrouvent à la rue alors même que les banques ne parviennent plus à vendre les logements vacants qu’elles ont saisis. Autant de témoignages qui illustrent une pauvreté « héritée » dès l’enfance et le sentiment d’impuissance et de honte de ceux qui en sont victimes. Sociologues et politologues mettent en garde : dans des sociétés européennes « en situation d’urgence », le démantèlement de l’État providence pourrait bien être une bombe à retardement.

La Fabrique de pauvres. Documentaire de Lourdes Picareta (2012, 52 min), diffusé mardi 27/11/2012 à 22h45, sur Arte. A voir absolument.

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