Découverte d’une « cité ouvrière » du 16ème siècle

Au lieu-dit La Fouchelle, à Sainte-Marie-aux-mines (Haut-Rhin) dans  les Vosges, des fouilles archéologiques ont mis à jour les ruines d’une maison de mineur (ou de fondeur). Elle fait partie d’un ensemble plus vaste datant du 1er quart du 16ème siècle.

J’y suis allé pour voir avant qu’elle ne soit ré-enfouie. Ce qui constitue, me disent les archéologues, la meilleure protection en l’absence des autres. D’autant qu’il s’agit de la dernière campagne de fouilles commencées en 2013.

La maison ici découverte qui  s’étend de la bâche bleue au premier plan jusqu’au mur du fond, est un logement pour deux familles. Il y en avait pour 3 et même quatre familles. Il faut imaginer un alignement de maisons le long du chemin et de la courbe de niveau de la colline. Un autre groupe de maisons se trouvait en contrebas. On évalue à 70 le nombre de logements construits ici autour de 1525 jusqu’aux environs de 1625. Ils se situent à proximité des lieux de travail à mi-distance de quelques centaines de mètres, entre les entrées de deux mines d’argent, de cuivre et de plomb.

Ils constituent donc jusqu’à preuve du contraire la première « cité ouvrière » connue à ce jour. Je mets « cité ouvrière » entre guillemets car comme le signale Pierre Flück, présent sur les lieux, la cité ouvrière fait partie d’un champ lexical plus récent qui pourrait prêter à confusion. De construction standardisée, ces maisons étaient constituées d’une pièce équipée d’un kachelofa (poêle de faïence) et  d’une cuisine. La voici :

Dans le mur entre la cuisine et la stuwa comme on dit par chez nous (Stube = pièce chauffée), une ouverture donnait accès au Kachelofa :

En remontant le chemin, je rencontre une équipe de jeunes archéologues entrain précisément de se livrer à des travaux de céramologie autour d’un amas de poêle de faïence qui s’est effondré sur lui-même :

Il en ressort parfois ceci  :

Je reviendrai de manière plus approfondie sur le sujet à l’occasion de la parution du livre consacré à ces fouilles. Il est annoncé pour l’automne.

Giftgrubeite (CaMn 2 Ca 2 (AsO 4) 2 (AsO 3 OH) 2 · 4H 2 O)

L’ancienne région minière de Sainte-Marie-aux-Mines ne cesse de faire parler d’elle dans le domaine de la minéralogie. Une dizaine de nouveaux minéraux y ont été attestés récemment. A titre d’exemple : la giftgrubeite qui porte le nom de la mine où elle a été découverte, la Giftgrube = la mine à poisons). Elle est le produit d’une minéralisation récente. Selon le Journal of Geosciences : un minéral secondaire récent, formé par l’altération des minéraux de la veine arsenicale après l’exploitation. Une minéralisation post-industrielle en quelque sorte.

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