Suite aux nombreux articles parus dans les médias sur l’exposition « De l’Allemagne » au musée du Louvre, dont nous avons donné un aperçu, le Centre allemand d’histoire de l’art a pris position par la voix de son directeur, Andreas Beyer. Il confirme « son trouble » et « son désarroi ».
Extrait :
« Ce n’est qu’à l’occasion des vernissages pour la presse et le public que nous avons pu voir pour la première fois l’exposition dans son entier. Nous avons été surpris en particulier par les textes qui guident le visiteur à travers les salles : ils suggèrent une corrélation étroite entre certaines questions complexes ressortissant à l’histoire de l’art et des idées et divers évènements et courants politiques, en prenant pour leitmotiv la dichotomie de l’apollinien et du dionysiaque. De même, la composition de la dernière salle, dont la conception finale n’a jamais été discutée avec le Centre allemand d’histoire de l’art, nous a étonnés. Si nous avons certes retrouvé clairement dans les premières sections de l’exposition le projet dont nous avions convenu ensemble, en prenant pour fil rouge quelques-unes des questions majeures traitées par Goethe et leur influence jusque sur l’art moderne, nous avons cependant dû en constater l’absence dans la dernière salle et dans les textes accompagnant le parcours d’exposition. Ainsi qu’il nous a malheureusement fallu l’apprendre peu avant l’ouverture, on avait également renoncé aux sections que nous avions proposé de consacrer à l’expressionnisme, au Bauhaus, à l’utopie positive des formations cristallines et aux études de nuages.
Dans un premier temps, nous avons choisi de ne pas exprimer notre trouble et notre désarroi, pour ne pas nuire au succès de l’exposition : par l’impressionnante série d’œuvres capitales qu’elle déroule, elle saura en effet faire découvrir au public les multiples facettes de l’art en Allemagne. Ce n’est qu’après avoir été directement contactés par des critiques estimant que l’exposition manifestait une fâcheuse tendance à accréditer la thèse du « Sonderweg », du « chemin solitaire » emprunté par l’art allemand, que nous avons dit en toute franchise que nous ne pouvions ni ne voulions assumer une responsabilité dans cette tournure que l’exposition semble avoir prise par endroits, sans que nous y soyons pour rien. »
Pour retrouver l’intégralité du communiqué, se reporter au site du Centre allemand d’histoire de l’art.
On n’attend plus qu’une prise de position du Louvre pour pouvoir dire : que vive le débat franco-allemand !
La controverse vue par le journal « Le Monde » qui, pour l’occasion, l’offre même en ligne aux non abonnés : http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/04/18/de-l-allemagne-le-grand-malentendu_3162455_3246.html