« Weidel : Les nationaux-socialistes étaient socialistes. Adolf Hitler était socialiste.
Musk : Oui, ils ont nationalisé les industries comme des fous.
Weidel : Oui, absolument ! Il était communiste et se considérait comme socialiste. Ähm. Ce qu’ils ont fait. Ähm. Ja. Ähm. Ils ont financé les entreprises privées par l’État, puis ils ont demandé des impôts, des impôts énormes. Et puis aussi… attendez une seconde, je cherche le mot maintenant… Verstaatlichen… oui nationaliser l’ensemble de l’industrie. Ja. Vous l’avez déjà dit. Et le plus grand succès, le plus grand succès après cette terrible époque de notre histoire a été d’étiqueter Adolf Hitler comme étant de droite et conservateur. Il était exactement le contraire. Il n’était pas conservateur. Il n’était pas libertarien. C’était un communiste, un socialiste !
Elon Musk : Oui !
Weidel : Donc, point final. Pas de commentaire là-dessus.»
(Alice Weidel, cheffe de file de l’AFD, extrême droite allemand dans son dialogue avec Elon Musk, le 9 janvier 2025 sur le réseau du milliardaire.Trad. Deepl)
Cela ressemble à une scène d’adoubement de la vassale par son suzerain qui la fera bénéficier d’un traitement algorithmique de faveur. Technoféodalisme.
On notera que ne pas être libertarien, c’est déjà être communiste. Devant une telle ignorance crasse, on hésite un moment. On se demande s’il faut s’y arrêter, en parler. J’en étais là quand, mettant bout à bout un certain nombre de déclarations venues de la sphère trumpiste, je me suis rendu compte que cela faisait système. Et puis, j’ai redécouvert en illustration d’un entretien avec un historien, spécialiste de l’extrême droite, dans l’hebdomadaire Die Zeit, le photomontage ci-dessous de John Heartfield. Enfin, je me suis rappelé l’avertissement de Victor Klemperer : croire à l’inefficacité de ce qui nous apparaît comme un tombereau de bêtises, est dangereux.
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Photomontage de John Heartfield pour la « une » l’AIZ, Arbeiter Illustrierte Zeitung, Journal illustré des travailleurs du 19 avril 1934. L’AIZ a été édité à Berlin de 1921 à 1933 puis en exil à Prague de 1933 à 1938.
„Mimikry
Nachdem alle Versuche, die nationalsozialistischen Ideen in der Arbeiterschaft zu tragen erfolglos geblieben waren, ist Göbbels auf einen letzten verzweifelten Einfall gekommen : er hat den „Führer“ überredet , fortan, wenn er vor Arbeiter spricht, sich einen Karl Marx-Bart umzuhängen.“
« Mimétisme
Après l’échec des tentatives de faire entrer dans le monde ouvrier les idées nationales-socialistes, Goebbels a eu, en désespoir de cause, une ultime inspiration : il a convaincu le « Führer » de se mettre dorénavant, quand il parle devant des ouvriers, une barbe de Karl Marx »
L’insert de texte en haut à droite fait référence à une annonce parue dans la presse, le 8 avril 1934. Elle traite de la plaquette du Front national du travail, réunissant patrons et salariés sous la coupe du parti nazi. La nouvelle mouture de l’emblème pour le Premier mai, que l’on retrouve au bas du photomontage, montre à côté de la tête de Goethe et de l’aigle à croix gammée, les « symboles bolcheviques de la faucille et du marteau ».
La rhétorique de réinterprétation de l’histoire si elle est actuelle pour les extrêmes droites désormais mondialisées n’est absolument pas nouvelle comme le montre la caricature de John Heartfield. On peut même remonter avant Hitler pour trouver cette technique de détournement des aspirations et des slogans du mouvement ouvrier à des fins de propagande nationaliste. Bien entendu Hitler n’était pas communiste. Les communistes mais aussi des socialistes et sociaux-démocrates, des syndicalistes ont été parmi les premiers déportés, torturés et assassinés, dans les camps de concentration nazis sans même parler de l’anticommunisme antisémite vouant les « judéo-bolcheviques » à l’extermination.
En quoi consistait le système hitlérien ? Pour reprendre une définition de l’Agence pour la formation civique du Land de Brandeburg :
« Le national-socialisme était nationaliste à l’extrême, antidémocratique, anti-pluraliste, antisémite, raciste, impérialiste et anti-communiste. Il se caractérisait par l’asservissement de la société à un dictateur (le principe du chef), un ordre social dans lequel la « race » et le « sang » jouaient un rôle central (la « communauté du peuple »), l’exclusion raciste de minorités jusqu’au génocide, un appareil de répression et de terreur hors de toute norme de droit (système concentrationnaire), un parti unique (le NSDAP) et un contrôle presque total de la vie sociale ». (source)
Il faudrait plutôt parler de national-capitalisme. Après ce bref rappel, intéressons-nous plus précisément à ce qui relève du symbolique.
« La droite a toujours eu son propre agenda de politique linguistique. Qu’y avait-il parmi les premiers décrets de Trump en janvier ? Le changement de nom du Golfe du Mexique ! Goebbels a poussé la politique linguistique jusqu’au raffinement. Il était passé maître dans l’art du retournement qui est au centre de la propagande de droite. La liberté c’est l’esclavagisme, l’esclavagisme c’est la liberté ; la guerre c’est la paix, etc »,
déclare l’historien Volker Weiß dont je traduis les propos tenus dans l’hebdomadaire die Zeit (édition du 13 février 2025)
On peut ajouter de Moscou à Washington et inversement : l’agressé est l’agresseur, les Ukrainiens sont nazis (Poutine), Volodymyr Zelensky est un dictateur (Trump), les démocrates sont des fascistes, etc. Et le président des États-Unis mérite le prix Nobel de la paix ! Bref, Orwell. Ou le père Ubu, cornegidouille ! Les « ingénieurs du chaos », désormais installés dans le bureau ovale, sont à la manœuvre du rouleau compresseur idéologique.
Volker Weiß, après avoir rappelé l’habileté du ministre de la propagande nazi « à se saisir d’ emprunts stratégiques de gauche » et sa volonté de « voler à l’adversaire les concepts pour les dévaluer », ajoute :
« Les tonalités à la Goebbels sont de retour ».
On se rappelle alors l’avertissement de Victor Klemperer dans son LTI :
« même reconnue comme fanfaronnade et mensonge, la propagande n’en agit pas moins, pourvu qu’on ait le front de la propager sans état d’âme ; pourtant la malédiction du superlatif n’est pas toujours autodestruction, elle est trop souvent destruction de l’intellect qui lui fait face ; Goebbels était peut-être plus doué et la bêtise moins inefficace que je ne voulais le croire »
(Victor Klemperer : LTI, la langue du Ille Reich. Carnets d’un philologue. Traduit de l’allemand et annoté par Élisabeth Guillot. Présenté par Sonia Comb et Alain Brossat. Albin Michel 1996. p.289)
Entendre D. Trump déclarer que Dieu l’a sauvé pour qu’il rétablisse la grandeur de l’Amérique relève de cet héritage. Comme le note Richard Sennett, dans l’hebdomadaire Die Zeit (23.01.2025), une telle phrase aurait pu être prononcée en 1933.
C’est pour pratiquer la destruction du symbolique, de la langue, pratique exacerbée par les réseaux (a)sociaux, véritables pompes à pĥynance, que le vice président des États-Unis, J.D. Vance, réclamait la liberté d’expression en Europe. Cela vaut aussi pour les clins d’oeil gestuels. Avec, comme conséquences, le déni des évidences et la destruction des savoirs. Volker Weiß, dans un autre entretien au Philosophie Magazin allemand cette fois, parle à propos de la réinterprétation de l’histoire par l’extrême droite d’une « déclaration de guerre à l’historiographie scientifique ». Plus généralement aux sciences en général.
J.D. Vance, à Munich, avait affirmé, avant de rencontrer la représentante de l’AFD qu’il n’y avait « pas de place en démocratie pour les cordons sanitaires », les pare-feux entre la droite et l’extrême droite. Personne n’a quitté la salle. Et le message a été entendu par le parti chrétien démocrate allemand. A défaut, ce sera la censure. C’est ce qui vient d’arriver au Théâtre Maxime Gorki de Berlin sommé par la police, hors mandat judiciaire et sous prétexte qu’elle était offensante, d’enlever l’affiche apposée sur la façade du bâtiment.
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Cette affiche d’art action conçue par le Zentrum für politische Schönheit, centre d’action artistique et politique appelle les électeurs à voter, le 23 février aux élections législatives, en les avertissant par le montage d’une pose d’embrassade entre le candidat de la droite à la chancellerie, Friedrich Merz et la chef de file de l’extrême droite, Alice Weidel, que « la frontière [entre les deux] n’est plus sûre »
Sur la première photographie, sur un autre mur près du théâtre, on remarque une annonce de l’actuelle exposition du Musée historique de Berlin. Son thème : Was ist Aufklärung ? Qu’est-ce que les Lumières ?
Question à laquelle Immanuel Kant répondait :
« L’Aufklärung, les Lumières, c’est la sortie de l’homme de sa minorité, dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement?. Telle est la devise des Lumières. » ( Voir ici)
« Les tonalités à la Goebbels sont de retour »
« Weidel : Les nationaux-socialistes étaient socialistes. Adolf Hitler était socialiste.
Musk : Oui, ils ont nationalisé les industries comme des fous.
Weidel : Oui, absolument ! Il était communiste et se considérait comme socialiste. Ähm. Ce qu’ils ont fait. Ähm. Ja. Ähm. Ils ont financé les entreprises privées par l’État, puis ils ont demandé des impôts, des impôts énormes. Et puis aussi… attendez une seconde, je cherche le mot maintenant… Verstaatlichen… oui nationaliser l’ensemble de l’industrie. Ja. Vous l’avez déjà dit. Et le plus grand succès, le plus grand succès après cette terrible époque de notre histoire a été d’étiqueter Adolf Hitler comme étant de droite et conservateur. Il était exactement le contraire. Il n’était pas conservateur. Il n’était pas libertarien. C’était un communiste, un socialiste !
Elon Musk : Oui !
Weidel : Donc, point final. Pas de commentaire là-dessus.»
(Alice Weidel, cheffe de file de l’AFD, extrême droite allemand dans son dialogue avec Elon Musk, le 9 janvier 2025 sur le réseau du milliardaire.Trad. Deepl)
Cela ressemble à une scène d’adoubement de la vassale par son suzerain qui la fera bénéficier d’un traitement algorithmique de faveur. Technoféodalisme.
On notera que ne pas être libertarien, c’est déjà être communiste. Devant une telle ignorance crasse, on hésite un moment. On se demande s’il faut s’y arrêter, en parler. J’en étais là quand, mettant bout à bout un certain nombre de déclarations venues de la sphère trumpiste, je me suis rendu compte que cela faisait système. Et puis, j’ai redécouvert en illustration d’un entretien avec un historien, spécialiste de l’extrême droite, dans l’hebdomadaire Die Zeit, le photomontage ci-dessous de John Heartfield. Enfin, je me suis rappelé l’avertissement de Victor Klemperer : croire à l’inefficacité de ce qui nous apparaît comme un tombereau de bêtises, est dangereux.
Photomontage de John Heartfield pour la « une » l’AIZ, Arbeiter Illustrierte Zeitung, Journal illustré des travailleurs du 19 avril 1934. L’AIZ a été édité à Berlin de 1921 à 1933 puis en exil à Prague de 1933 à 1938.
„Mimikry
Nachdem alle Versuche, die nationalsozialistischen Ideen in der Arbeiterschaft zu tragen erfolglos geblieben waren, ist Göbbels auf einen letzten verzweifelten Einfall gekommen : er hat den „Führer“ überredet , fortan, wenn er vor Arbeiter spricht, sich einen Karl Marx-Bart umzuhängen.“
« Mimétisme
Après l’échec des tentatives de faire entrer dans le monde ouvrier les idées nationales-socialistes, Goebbels a eu, en désespoir de cause, une ultime inspiration : il a convaincu le « Führer » de se mettre dorénavant, quand il parle devant des ouvriers, une barbe de Karl Marx »
L’insert de texte en haut à droite fait référence à une annonce parue dans la presse, le 8 avril 1934. Elle traite de la plaquette du Front national du travail, réunissant patrons et salariés sous la coupe du parti nazi. La nouvelle mouture de l’emblème pour le Premier mai, que l’on retrouve au bas du photomontage, montre à côté de la tête de Goethe et de l’aigle à croix gammée, les « symboles bolcheviques de la faucille et du marteau ».
La rhétorique de réinterprétation de l’histoire si elle est actuelle pour les extrêmes droites désormais mondialisées n’est absolument pas nouvelle comme le montre la caricature de John Heartfield. On peut même remonter avant Hitler pour trouver cette technique de détournement des aspirations et des slogans du mouvement ouvrier à des fins de propagande nationaliste. Bien entendu Hitler n’était pas communiste. Les communistes mais aussi des socialistes et sociaux-démocrates, des syndicalistes ont été parmi les premiers déportés, torturés et assassinés, dans les camps de concentration nazis sans même parler de l’anticommunisme antisémite vouant les « judéo-bolcheviques » à l’extermination.
En quoi consistait le système hitlérien ? Pour reprendre une définition de l’Agence pour la formation civique du Land de Brandeburg :
« Le national-socialisme était nationaliste à l’extrême, antidémocratique, anti-pluraliste, antisémite, raciste, impérialiste et anti-communiste. Il se caractérisait par l’asservissement de la société à un dictateur (le principe du chef), un ordre social dans lequel la « race » et le « sang » jouaient un rôle central (la « communauté du peuple »), l’exclusion raciste de minorités jusqu’au génocide, un appareil de répression et de terreur hors de toute norme de droit (système concentrationnaire), un parti unique (le NSDAP) et un contrôle presque total de la vie sociale ». (source)
Il faudrait plutôt parler de national-capitalisme. Après ce bref rappel, intéressons-nous plus précisément à ce qui relève du symbolique.
« La droite a toujours eu son propre agenda de politique linguistique. Qu’y avait-il parmi les premiers décrets de Trump en janvier ? Le changement de nom du Golfe du Mexique ! Goebbels a poussé la politique linguistique jusqu’au raffinement. Il était passé maître dans l’art du retournement qui est au centre de la propagande de droite. La liberté c’est l’esclavagisme, l’esclavagisme c’est la liberté ; la guerre c’est la paix, etc »,
déclare l’historien Volker Weiß dont je traduis les propos tenus dans l’hebdomadaire die Zeit (édition du 13 février 2025)
On peut ajouter de Moscou à Washington et inversement : l’agressé est l’agresseur, les Ukrainiens sont nazis (Poutine), Volodymyr Zelensky est un dictateur (Trump), les démocrates sont des fascistes, etc. Et le président des États-Unis mérite le prix Nobel de la paix ! Bref, Orwell. Ou le père Ubu, cornegidouille ! Les « ingénieurs du chaos », désormais installés dans le bureau ovale, sont à la manœuvre du rouleau compresseur idéologique.
Volker Weiß, après avoir rappelé l’habileté du ministre de la propagande nazi « à se saisir d’ emprunts stratégiques de gauche » et sa volonté de « voler à l’adversaire les concepts pour les dévaluer », ajoute :
« Les tonalités à la Goebbels sont de retour ».
On se rappelle alors l’avertissement de Victor Klemperer dans son LTI :
« même reconnue comme fanfaronnade et mensonge, la propagande n’en agit pas moins, pourvu qu’on ait le front de la propager sans état d’âme ; pourtant la malédiction du superlatif n’est pas toujours autodestruction, elle est trop souvent destruction de l’intellect qui lui fait face ; Goebbels était peut-être plus doué et la bêtise moins inefficace que je ne voulais le croire »
(Victor Klemperer : LTI, la langue du Ille Reich. Carnets d’un philologue. Traduit de l’allemand et annoté par Élisabeth Guillot. Présenté par Sonia Comb et Alain Brossat. Albin Michel 1996. p.289)
Entendre D. Trump déclarer que Dieu l’a sauvé pour qu’il rétablisse la grandeur de l’Amérique relève de cet héritage. Comme le note Richard Sennett, dans l’hebdomadaire Die Zeit (23.01.2025), une telle phrase aurait pu être prononcée en 1933.
C’est pour pratiquer la destruction du symbolique, de la langue, pratique exacerbée par les réseaux (a)sociaux, véritables pompes à pĥynance, que le vice président des États-Unis, J.D. Vance, réclamait la liberté d’expression en Europe. Cela vaut aussi pour les clins d’oeil gestuels. Avec, comme conséquences, le déni des évidences et la destruction des savoirs. Volker Weiß, dans un autre entretien au Philosophie Magazin allemand cette fois, parle à propos de la réinterprétation de l’histoire par l’extrême droite d’une « déclaration de guerre à l’historiographie scientifique ». Plus généralement aux sciences en général.
J.D. Vance, à Munich, avait affirmé, avant de rencontrer la représentante de l’AFD qu’il n’y avait « pas de place en démocratie pour les cordons sanitaires », les pare-feux entre la droite et l’extrême droite. Personne n’a quitté la salle. Et le message a été entendu par le parti chrétien démocrate allemand. A défaut, ce sera la censure. C’est ce qui vient d’arriver au Théâtre Maxime Gorki de Berlin sommé par la police, hors mandat judiciaire et sous prétexte qu’elle était offensante, d’enlever l’affiche apposée sur la façade du bâtiment.
Cette affiche d’art action conçue par le Zentrum für politische Schönheit, centre d’action artistique et politique appelle les électeurs à voter, le 23 février aux élections législatives, en les avertissant par le montage d’une pose d’embrassade entre le candidat de la droite à la chancellerie, Friedrich Merz et la chef de file de l’extrême droite, Alice Weidel, que « la frontière [entre les deux] n’est plus sûre »
Sur la première photographie, sur un autre mur près du théâtre, on remarque une annonce de l’actuelle exposition du Musée historique de Berlin. Son thème : Was ist Aufklärung ? Qu’est-ce que les Lumières ?
Question à laquelle Immanuel Kant répondait :
« L’Aufklärung, les Lumières, c’est la sortie de l’homme de sa minorité, dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement?. Telle est la devise des Lumières. » ( Voir ici)