Strelitzer Straße, Bernauer Straße / Versöhnungskirche
Liesenstraße, Friedhof Liesenstraße
D’une architecture très improvisée, le Mur de Berlin, avant d’être fait de blocs de béton industriels, sera fait de bric et de broc, pierres de ruines, pierres tombales, blocs de bétons préfabriqués détournés de la construction de logement, barbelés etc… comme le montrent les documents rassemblés, photos et notes de garde frontières est-allemands, par Annett Gröschner, Arwed Messmer pour le livre et l’exposition, Aus anderer Sicht. Die frühe Berliner Mauer D’un autre point de vue, le Mur de Berlin au début.
“Cette date du 13 août 1961, que les écoliers devront encore longtemps apprendre par cœur, L. l’avait attendue comme le jour où il aurait purgé la moitié de sa peine, le compte à rebours allait pouvoir commencer”(1).
L’écrivain Erich Loest est incarcéré dans la sinistre prison de Bautzen en RDA. Il n’y est pas seul. On disait même en plaisantant qu’au vu du nombre et de la qualité des prisonniers politiques, on aurait pu y tenir un festival de Théâtre. Loest avait été condamné à 7 ans et demi de prison en 1957 pour “conspiration”. Il avait pris au sérieux le rapport Khrouchtchev sur les crimes de Staline et tenté d’organiser des débats sur le sujet à Leipzig.
Ce n’est que le lendemain après midi, 14 août que la nouvelle atteint la prison : la frontière avait été hermétiquement fermée dans la nuit du 12 au 13 août. Le journal montre les Groupes de combat de la classe ouvrière en position le long de la ligne de démarcation entre le secteur soviétique de Berlin et les secteurs occidentaux. “C’est la revanche du 17 juin” [jour du soulèvement ouvrier de 1953], écrivent les auteurs de l’Histoire de l’Allemagne contemporaine parue sous da direction de Gilbert Badia aux Editions sociales en 1987. Drôle de revanche !
Pour beaucoup de prisonniers, cela signifiait une double peine. Plus question de quitter la RDA après avoir purgé sa condamnation. L., lui, prend cela comme une bonne nouvelle. Il imaginait que cela allait signifier l’amnistie pour les prisonniers politiques et que la RDA débarrassée des pressions extérieures allait pouvoir se stabiliser économiquement et se démocratiser, relâcher la pression intérieure, partager la responsabilité, accorder plus d’autonomie aux individus. Espoirs déçus. Ce sera un “nouvel hiver”.
Le mur construit officiellement pour protéger des dangers extérieurs [Rempart antifasciste] se retournera vers l’intérieur et singulièrement contre les soutiens – certes critiques- de ceux qui espéraient la réussite d’une autre Allemagne, le souci de faire avancer la RDA. C’était l’espoir de beaucoup comme l’explique la romancière Christa Wolf :
“ Nous avions espéré qu’après la construction du Mur existeraient de meilleures conditions pour un art et une littérature critiques qui encourageraient la démocratisation dans d’autres domaines. Dans le fond, il s’agissait depuis le XXème congrès du PCUS de surmonter les conséquences du stalinisme par des analyses pertinentes, par le regard sur la situation, par la franchise des discussions sur les contradictions dans la société. Ces intentions qui étaient celles de beaucoup d’artistes et de quelques philosophes ont rencontré leurs limites dès qu’elles touchaient aux structures du pouvoir qui ne pouvaient faire l’objet de discussions. Aujourd’hui on voit clairement que la RDA coincée entre le diktat de l’Union soviétique et la pression économique et politique de l’Ouest n’avait quasiment pas de marge de manœuvre(…)”. (2)
Au début des années 60, la situation économique de la RDA s’était considérablement dégradée. Recul de la production industrielle, collectivisation forcée de la terre, adoption de méthodes soviétiques dans l’agriculture (Khrouchtchev ne jurait que par le maïs) ont conduit à des difficultés d’approvisionnement. Le rapport de change entre marks est et ouest est passé de 1 à 4. Le rythme des départs 143.000 en 1959, 199.000 en 1960 s’est accéléré, médecins et dentistes fuient en masse. L’Allemagne de l’Ouest manquait de main d’œuvre et offrait généreusement du travail à tous ceux qui terminaient leurs études en RDA. Pour arrêter l’hémorragie, il fut décidé de rendre la frontière infranchissable. Ce qui ne dit rien sur le degré de raffinement sadomasochiste que prendra le dispositif au fil des ans mais qui comme un “noeud coulant” finira par avoir raison de la RDA. Avec la fermeture de la frontière s’est développé en RDA une “hystérie sécuritaire” comme l’écrit Werner Mittenzwei, qui fut un intellectuel est-allemand, spécialiste de Brecht, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie des Beaux Arts de RDA :
“ un système de mesures de contrôle a couvert la RDA. La sécurité d’Etat a consolidé son influence qui s’est étendu aussi toujours plus sur la littérature. Les contrôles à la frontière ont pris des formes effrayantes, un degré de raffinement spectral.
L’introduction de publications, livres et journaux était soumise à autorisation spéciale. Cette “circulation avait été rendue aussi difficile que celle des personnes. Les voyages à l’étranger – l’étranger = l’Allemagne fédérale – n’étaient autorisés qu’après vérification de la fiabilité politique. La sécurité a pris le pas sur la productivité. La fiabilité politique des candidats primait sur leur compétence. Avec cette frontière, l’Etat s’est mis dans un nœud coulant qui n’allait pas cesser de se resserrer à mesure que la sécurité se renforçait”(3)
À cet enfermement interne correspond une stabilisation externe.
Il est utile de rappeler qu’au lendemain de l’effroyable désastre de la seconde guerre mondiale, personne ne voulait de la reconstitution d’un Etat allemand unique. Comme le note Enzo Traverso :
“Si le pays [i.e. l’Allemagne] retrouve son indépendance en 1949, après l’éclatement de la guerre froide, ce n’est pas en vertu d’un traité de paix mais par la volonté de ses occupants de donner naissance à deux Etats distincts” (4)
Indépendance est cependant un terme qu’il faudrait discuter. Il est ambigu dans ce contexte. En tous les cas, il ne signifie pas souveraineté. Car l’action des pays européens et de l’Allemagne en particuliers est en quelque sorte chapeautée par les deux grandes puissances que sont les Etats-Unis et l’Union soviétique. A l’exception de la France, de la Yougoslavie non alignée, de l’Autriche et de la Suisse neutres, les pays européens font partie des deux alliances militaires que sont l’OTAN et le Pacte de Varsovie.
L’historien britannique Eric J. Hobsbawm décrit cette période assez singulière en ces termes :
“Pendant quelque temps, au début des années 1960, la guerre froide parut timidement faire place à plus de bon sens. Les années dangereuses, de 1947 aux dramatiques événements de la guerre de Corée (1950-1953), s’étaient écoulées sans explosion mondiale. De même en fut-il des bouleversements sismiques qui secouèrent le bloc soviétique après la mort de Staline (1953), surtout au milieu des années 1950. Ainsi, loin de devoir juguler des crises sociales, les pays d’Europe occidentale s’aperçurent qu’ils vivaient bel et bien une ère de prospérité générale et inattendue. Dans le jargon traditionnel des diplomates ancienne manière, le relâchement de la tension devint la « détente ». Le mot nous est devenu familier.
Ce mot apparut pour la première fois à la fin des années 1950, lorsque Nikita S. Khrouchtchev assit sa suprématie en URSS en dépit de quelques détours ou coups d’arrêt néo-staliniens (19581964). (…). Mais la détente dut d’abord survivre à ce qui ressemblait à une période de confrontations exceptionnellement tendue, entre le goût du bluff et les décisions impulsives de Khrouchtchev, d’un côté, et les gesticulations politiques de John F. Kennedy (1960-1963), le président américain le plus surestimé de ce siècle, de l’autre. Les deux superpuissances furent ainsi dirigées par deux acteurs à hauts risques à une époque où – on a du mal à s’en souvenir -l’Occident capitaliste avait le sentiment de perdre du terrain par rapport aux économies communistes, dont la croissance avait été plus rapide que la sienne dans les années 1950. Ne venaient-elles pas de prouver une (éphémère) supériorité technologique sur les États-Unis avec le triomphe spectaculaire des satellites et des cosmonautes soviétiques ? De surcroît, à la surprise générale, le communisme ne venait-il pas de triompher à Cuba, à \ quelques dizaines de kilomètres de la Floride?
(…) Nerveux mais confiants, les États-Unis affrontèrent une URSS confiante mais nerveuse à propos de Berlin, du Congo et de Cuba.
Le résultat net de cette phase de menaces mutuelles et de stratégie de la corde raide fut un système international relativement stabilisé, ainsi qu’un accord tacite des deux superpuissances de ne pas s’effrayer elles-mêmes ni le monde avec elles: le symbole en fut l’installation d’un « téléphone rouge» (1963) entre la Maison Blanche et le Kremlin. En 1961, le Mur de Berlin ferma en Europe la dernière frontière mal définie entre l’Est et l’Ouest. Les États-Unis acceptèrent un Cuba communiste sur le pas de leur porte. Les petites flammes de la libération et de la guerre de guérilla allumées par la révolution cubaine en Amérique latine, et par la vague de décolonisation en Afrique, ne devaient pas s’embraser en feux de forêt: elles semblaient au contraire vaciller et s’éteindre. Kennedy fut assassiné en 1963 ; Khrouchtchev dut faire ses valises en 1964, congédié par l’establishment soviétique, qui préférait une approche moins impétueuse de la politique”. (5)
C’est une période donc où le processus de détente se met en place. Les pays de l’Est ont – relativement – le vent en poupe mais ne le savent pas, les Soviétiques viennent de d’envoyer un homme dans l’Espace, l’Occident capitaliste vit au milieu des 30 glorieuses. John Fitzgerald Kennedy a été élu au début de l’année 1961, président des Etats Unis. Il va rencontrer Nikita Khrouchtchev, le numéro 1 soviétique à Vienne en juin 1961.
On sous-estime toujours la capacité de la littérature à contribuer à la compréhension de l’Histoire. Ainsi Reinhard Jirgl dans un texte intitulé Heterotopia [Hétérotopie, référence à Michel Foucault ] imagine que la RDA inquiète de savoir ce qu’il se dira et n’étant pas partie de la conférence réussit à transformer l’un des interprètes soviétiques en agent de renseignement à son service. La découverte des notes fictives du lieutenant-colonel Jurij Antonowitsch Alegjev par une étudiante après la chute du Mur fait l’objet d’une courte nouvelle invitée dans le dernier livre d’Alexander Kluge. Court extrait d’histoire fiction :
“Le vol de Kennedy vers l’Europe, l’avion comme projectile dans un temps transitoire. Son bagage invisible (le fiasco de la Baie des cochons [en avril 61, tentative de renverser Fidel Castro à Cuba]) doit disparaître dans la vitesse élevée constante. La honte effacée par l’accélération de sa propre fuite : crash contre le bloc de fer temporel, une semaine de voyage en train à travers la ½ de l’Europe de l’Est. Temps aérien : temps de fer. Temps air : temps fer. (Moi, 1 personne interposée par les absents = mes commanditaires secrets des Berlin Est qui ne comprennent absolument rien au sens que peuvent avoir les réserves de temps et de politique. Depuis toujours les communistes du Parti communiste allemand ont été les plus utiles dans leur rôle d’idiots)” (6)
Le mur de Berlin dira Heiner Müller est “un mur du temps”. Il sépare des espaces-temps différents.
Le 25 juillet, dans un discours télévisé, Kennedy aborde la question de Berlin. Tout le monde constate qu’il ne parle pas de Berlin dans son ensemble mais uniquement de Berlin-Ouest en insistant sur les droits inaliénables des puissances occidentales sur…. Berlin Ouest et les voies d’accès. Cette limitation des droits occidentaux à Berlin Ouest constitue le feu vert américain pour la construction du mur. JFK est d’ailleurs plein de compréhension pour les pays socialistes. Dans une conversation privée, il dira à son conseiller :
“Khrouchtchev est en train de perdre l’Allemagne de l’Est. Il ne peut pas laisser faire ça. S’il perd l’Allemagne de l’Est, il perdra ensuite la Pologne et l’Europe orientale également. Il ne peut pas accepter ça…Il va falloir qu’il fasse quelque chose pour arrêter le flot de réfugiés – peut-être un mur. Et nous ne serons pas en mesure de l’en empêcher. Je peux maintenir l’alliance [occidentale] pour défendre Berlin Ouest, mais je ne peux pas imposer que Berlin Est demeure ouvert”. (7)
Le 10 Août, le maréchal Konev nommé commandant en chef de l’Armée soviétique en Allemagne rassure les représentants des armées occidentales. Sa seule présence signalait d’ailleurs qu’il allait se passe quelque chose. Il leur déclare :
“Messieurs, vous pouvez dormir tranquille. Quoi qu’il arrive dans un proche avenir, vos droits resteront intacts et rien ne sera dirigé contre Berlin Ouest” (8)
De fait, ils dormiront tranquille, que ce soit De Gaulle en France où l’on aime tellement l’Allemagne qu’on préfère qu’il y en ait deux selon le mot célèbre de François Mauriac, Macmillan en Grande Bretagne où l’on s’étonnait qu’on ne l’ait pas construit plutôt, ce mur, Kennedy aux Etats-Unis, aucun n’interrompra ses vacances.
Le jour J – la nuit du samedi 12 au dimanche 13, avait été choisi pour bénéficier de la torpeur estivale. Peu de monde aussi dans les entreprises. On a beau être le Parti de la classe ouvrière, avec les ouvriers, on ne sait jamais…..Les Berlinois se sont réveillés avec une frontière rendue infranchissable traversant de part en part la ville : le mur de Berlin. Le tracé du mur sera surveillé au millimètre près par les Soviétiques à qui sera soumis chaque plan.
Le seul à s’émouvoir de cette situation nouvelle sera le Maire de Berlin Ouest,n Willy Brandt, qui ira jusqu’à s’en prendre de manière virulente à Kennedy, accusé de ne rien vouloir faire. Son adversaire Konrad Adenauer – la RFA est en campagne électorale – a une tout autre stratégie, celle du développement accéléré du capitalisme rhénan et l’intégration de la RFA dans le camp occidental. Pour le Chancelier hyperconservateur et catholique, la frontière avec la RDA représentait le commencement de l’Asie. Et
“seule une Europe occidentale spirituellement et économiquement saine menés par l’Angleterre et la France, écrivait Adenauer en 1946. une Europe occidentale dont le territoire de l’Allemagne non occupé par les Russes représente une composante essentielle peut arrêter la progression morale et politico militaire de l’Asie”.
Côté soviétique, on abandonnait l’idée d’un traité de paix séparée avec la RDA qui lui aurait donné la souveraineté sur le contrôle des voies d’accès à Berlin Ouest.
Kennedy comprend deux choses : 1 que Khrouchtchev s’il avait voulu s’emparer de Berlin n’aurait pas eu besoin d’y construire un mur ; 2 qu’il peut faire de la construction du mur un aveu de faiblesse : “ C’est la fin de la crise de Berlin. L’autre camp est pris de panique – pas nous. Nous ne ferons rien pour l’instant parce qu’il n’y a pas d’autre alternative que la guerre. Tout est terminé, ils ne vont pas envahir Berlin”
Les pays occidentaux ont saisi l’intérêt pour eux de ce mur dans la bataille idéologique qui allait s’engager désormais. Une utopie emmurée n’avait guère d’avenir. D’autant moins si les partis communistes occidentaux collaient à la propagande soviétique.
Il ne restait plus qu’à vérifier la question de voies d’accès . Ce sera fait le dimanche 20 août 1961. Pour tester leur liberté d’action et la volonté des Soviétiques, Kennedy décide de faire pénétrer un convoi militaire sur l’autoroute de Berlin. En voici une description rapportée par Paul Virilio (10) qui malheureusement –ça lui arrive souvent- ne donne pas la référence du texte mais on lui fait confiance :
“A l’aube de ce dimanche, le colonel Grover S. Johns, au check-point américain Alpha de Helmstedt, donna l’ordre à ses mille cinq cents soldats de se mettre en route. L’unité roula vers la frontière de la zone soviétique. Dans ·la baraque Alpha, un officier possédait un écouteur téléphonique relié à la fois au poste de radio de la voiture du colonel Johns et à la Maison-Blanche à Washington où le général Clifton, aide de camp du président Kennedy, était au bout du fil. En cette fin de semaine, le président des États-Unis n’était pas allé à Hyannis-Port, il était resté dans sa capitale à cause de ce convoi militaire pour Berlin … de toute la crise berlinoise, ce fut pour lui un moment de forte tension et de souci : c’était son premier ordre pouvant amener un heurt entre les troupes américaines et soviétiques. A Washington, le général Clifton annonça enfin au président: « Le détachement a franchi le poste frontière ». Dans le sous-sol de la Maison-Blanche, Clifton restera constamment en liaison par téléphone et par radio avec le colonel Johns durant tout son trajet au travers de la zone soviétique, et toutes les vingt minutes, il présentera son rapport au président. Vers midi, la tête du convoi arriva au poste de contrôle de Drelinden à Berlin-Ouest. Les Berlinois jubilèrent et le président respira plus librement”
Les passages en italique sont soulignés par Virilio qui met en relation la mobilité du véhicule et celle des signaux de télétransmission pour en faire le commentaire suivant :
“La jeep du colonel Johns qui roule vers Berlin (.. ) recherche [le danger], elle teste pour le président des États-Unis, à des milliers de kilomètres de là, la volonté de Nikita Khrouchtchev. (…) ce convoi et ceux qui le suivront seront semblables aux pièces que les deux adversaires-partenaires déplaceront [comme sur un échiquier] ; grâce à l’instantanéité de leur information, une voiture et quelques camions se révéleront plus redoutables que l’Invincible Armada. La connaissance immédiate et réciproque rendra le moindre incident, le moindre geste, dramatique pour l’avenir du monde.
Comme elle dissout par le véhicule technique l’espace du parcours, la vitesse de la consigne dissipe l’insignifiance. Tout est extrême désormais, la FIN du monde est sensible dans cette ‘situation qui résulte à la fois de la supraconductibilité des milieux comme de l’hypercommunicabilité des moyens”.
Il manque à cette description le pendant à l’Est. Côté soviétique, l’initiative rend Khrouchtchev nerveux :
“A en croire son fils Sergeï, une fois informé de l’approche des renforts américains à destination de Berlin, il devint étonnamment nerveux. Un peu plus tard, les deux hommes faisaient une promenade quad un garde du corps arriva en courant – ce qui ne se produisit guère lorsque le patron du Kremlin prenait un peu de répit. Et l’espace d’un instant, Khrouchtchev parut sur le point de perdre son sang-froid. C’était une fausse alarme, toutefois. Khrouchtchev ne tarderait pas à se rendre compte que Kennedy n’avait aucunement l’intention de se lancer dans une offensive militaire et que le renforcement de la garnison berlinoise était une initiative symbolique”. (11)
Avec le Mur, le moindre évènement de Berlin avait une portée mondiale. Berlin était une capitale mondiale. Avec la chute du Mur, en 1989, Berlin ne sera plus que la capitale de l’Allemagne. Avec son effondrement le Mur est devenu un objet commercial voire de charlatanerie, matière à poudre de Berlinpimpim, aisni ce “remède” homéopathique le murus berlinensis Berlin wall qui soigne à la fois -ça tombe bien- la tendance à s’emmurer et celle d’ignorer toute limite. Si vous ne me croyez pas, regardez par là.
Le mur de Berlin existe depuis peu en application iphone
Notes
(1) Erich Loest Durch die Erde ein Riss. Ein Lebenslauf Hoffmann et Campe 1981)
(2) Christa Wolf Jetzt muss du sprechen ! Tu dois prendre la parole, maintement ! Série Mein Deutschland in Die Zeit 2 avril 2009
(3) Werner Mittenzwei. Die Intellectuellen. Litteratur und Politik in Ostdeutschland 1945-2000 Faber&Faber Leipzig 2002
(4) Enzo Traverso : A feu et à sang. De la guerre civile européenne 1914-1945. Stock 2007 page 163
(5) Eric J. Habsbawm : L’âge des extrêmes. Histoire du court XXème siècle. Editions Complexe / Le Monde diplomatique page 3224/325
(6) Reinhard Jirgl : Heterotopia [Hétérotopie], in Alexander Kluge : Das Bohren harter Bretter ed Suhrkamp 2011 pages 165 et suivantes.
(7)Cité par Frederick Taylor Le mur de Berlin 1961-1989. Jean Claude Lattes 2009. page 305
(8) ibid. page 229
(9) ibid. page 305
(10) Paul Virilio L’insécurité du territoire Stock 1976 pages 272-273
(11) Frederick Taylor Le mur de Berlin 1961-1989. Jean Claude Lattes 2009. page 344
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